Le temps me file encore entre les doigts, brûlé, consummé, déchiquetté par le travail.
Ces jours-çi l’écran m’avale complètement, et je disparais sournoisement entre les secondes pixélisées. Mon oeil rougit, et moi je persiste, acharnée, obsédée par le détail.
Étrange comme notre regard se fatigue différemment quand l’on crée pour soi et quand l’on crée pour les autres.
Écrire à l’intérieur de soi, signer son propre regard, échanger le temps pour du silence, peut-être est-ce ainsi que s’évapore l’angoisse, ce tourbillon de nos peurs. J’ai hâte de lire tes réflexions sur ce merveilleux voyage qu’est ta vie. Moi, je vois bien cette lumière que tu vois. Mais entre les astres, que de vide, que de néant! Moi, je ne vois pas que la lumière. Écrire reste une angoisse. Sauf quand je reviens vers moi. Mais quand je te lis, je devine cette paix. Tu n’es pas loin de mon silence!