Donner la vie au naturel

Tout le monde fait des choix. Dans la grossesse et l’accouchement aussi. Et ceux qui me connaissent ne seront pas surpris de savoir que j’ai choisi d’avoir un accouchement totalement naturel, avec le moins d’interventions possible dans un hôpital avec des sages-femmes et une doula. Voici comment et pourquoi.

Nous vivons dans un monde sur-médicalisé et où la naissance d’un enfant est trop souvent conçu comme un acte médical. Dans les cas de problèmes, moins de 10% des accouchements, la médecine moderne fait des miracles devant lesquels je m’incline et que je respecte grandement. Mais pour la majorité des naissances, tout se déroule bien et il n’y a aucune raison de traiter l’accouchement comme une maladie. Libre choix à la mère de faire usage de péridurale ou d’analgésiques, mais je pense que l’information sur les risques de tels choix n’est pas assez diffusée, et surtout sur les énormes bébéfices de l’accouchement naturel. Les avantages sont nombreux pour la santé du bébé, et aussi pour la santé de la mère. Le bébé est affecté par les interventions médicales, et plusieurs pistes permettent d’avoir un accouchement naturel plus facile et plus rapide (l’épidurale ralenti le travail, ce qui oblige à utiliser d’autres drogues pour la poursuite l’accouchement, qui parfois se transforme en césarienne à cause de ces raisons). Le taux de césariennes monte en flèche dans plusieurs pays, et c’est surtout la diffusion d’une meilleure information qui permettrait de diminuer ces taux. Je dois vous dire qu’avant de commencer à m’informer sur le sujet, j’étais ouverte à l’idée d’avoir une péridurale. Maintenant que je me suis préparée et informée, je vais tout faire en mon pouvoir pour n’avoir aucune intervention.

Comme de très nombreuses femmes, depuis que je suis enceinte, je me prépare. Je fais du yoga à Yoga Tree avec Jane Austin et Britt Fohrman, je fais de l’aquaforme prénatal. Le yoga prénatal est fantastique car il donne de véritables outils, sur la respiration, sur les positions à adopter pour le travail et pour l’accouchement. Puis je fais des lectures; mon amie Charlotte du Transition Bus m’a donné un cadeau qui fut une révélation lors de son passage à San Francisco. Elle m’a donné le livre Childbirth preparation de Ina May. Si la grossesse vous intéresse, si vous songez à devenir mère un jour, lisez ce livre! Ce fut pour moi un moment clef. Et il se trouve qu’Ina May vient de San Francisco, même si elle pratique maintenant son métier de sage-femme au Tenesse à The Farm (qu’elle a fondé) depuis plus de 20 ans. Quand nous avons décidé de prendre un cours pré-natal, nous sommes allés vers Natural Ressources, un centre communautaire de San Francisco. Comme le centre est orienté vers les accouchements naturels, c’était normal que les cours soient basés sur les enseignements d’Ina May. Mais je suis enchantée. Tout ce que j’apprends résonne en moi, rejoint ma conception de la vie et mes convictions profondes. L’accouchement est un acte naturel et beau, un passage incroyable, pour la mère et le bébé. Il y a quelquechose de sacré pour moi dans ce moment, et une grande conscience de la vie, à vif, dans toute son intensité. Je ne pense pas que c’est facile ou sans douleur, loin de là. Mais j’ai envie de tenter de le vivre pleinement, et de la façon là plus saine possible, en faisant les choix qui selon moi s’imposent pour ma santé et celle de mon enfant.

Nous avons décidé de prendre une doula, une accompagnante à la naissance, pour aider à l’accouchement, avant et après. Le fait de prendre une doula réduit grandement les risques de césarienne et de complications. Simplement car le tavail de la doula est de nous accompagner, de nous rassurer, de nous donner des techniques pour gérer la douleur et pour aider notre partenaire à nous aider. J’ai rencontré Shannon Padlog, et elle est bien contente d’avoir une cliente qui veut faire un accouchement naturel et dans la joie! Je fais tout pour me préparer le mieux possible à accoucher sans épidurale, sans épisiotomie, sans pitocin, et avec des interventions minimales. Je veux pouvoir bouger à ma guise, avoir mon partenaire auprès de moi pour me masser et m’aider lors des contractions (rebatisés ‘rushes’ par Ina May) grâce au Rebonzo et à la méthode Bonapace. Je veux demander plus de temps si on me suggère l’oxytocin, et donner une chance aux méthodes naturelles qui produisent de l’oxytocin: soit embrasser son partenaire et utiliser la stimulation des seins. Je compte utiliser la visualisation et les chants, ou la musique pour m’aider à me laisser aller pendant le travail. Je veux pousser par moi-même, dans la position de mon choix, et pas sous la dictée de ma sage-femme. Dans tous les cours et tous les livres, on nous répète que la position d’accouchement naturel n’est pas sur le dos, mais à quatre pattes, sur le côté, en petit bonhomme. Ces positions favorisent la sortie du bébé par la gravité. On a adopté la position sur le dos il y a quelques centaines d’années, car c’est la meilleure position pour le médecin, pas pour la femme!

J’aimerais prendre mon bébé quand il sort, ou que mon partenaire le fasse si il en ressent l’envie. Une fois notre trésor sorti, je veux que mon bébé reste avec moi, tout contre ma peau, tout de suite après sa naissance. On ne veut pas couper le cordon immédiatement, mais bien attendre au moins 30 minutes (si possible), car cela présente plusieurs bénéfices prouvés scientifiquement pour la santé du bébé: il a le temps de faire le bon équilibre de sang dans son corps, car encore attaché avec le placenta. Je veux allaiter tout de suite, car cela aide à faire sortir le placenta. L’allaitement donne des contractions naturelles. C’est le secret des mères qui allaitent et qui retrouvent rapidement leurs formes. Je vais peut-être en choquer quelques uns, mais je veux qu’on récupére mon cordon pour en faire des capsules. La prise de ces capsules aide à la période post-partum, donne énergie et nutriments à la mère. Comme disait mon amie Annie: nous sommes les seuls mammifères à ne pas manger notre placenta après la naissance du bébé! Mais bon, je n’irais pas jusqu’à faire une bolognaise de mon placenta. Dans mon cahier de préparation à la naissance, on trouvait une liste de recettes à faire avec le placenta. Sans blagues. Je n’irais pas juste là, calmez-vous.

Je sais que tout cela est un plan idéal, et que tout peut survenir. Mais ces outils me donnent une ligne directrice, une tangente. Je sais. Je connais mes options. Je me sens prête. Et j’ai très hâte.

note: je sais bien qu’un tel billet va faire réagir des mères. Je respecte vos choix, et je ne vous juge pas! Et chacune a son histoire, avec ses plans idéaux qui ne se sont pas déroulés comme prévu. Je sais. Mais pour l’instant, je garde le cap et je vise un accouchement naturel. On verra bien. Je suis sereine, confiante. C’est le principal…

2 réflexions sur « Donner la vie au naturel »

  1. Tu as entièrement raison. J’ai fait ces mêmes chois il y a maintenant 14 ans quand j’étais enceinte de mon Victor. Même chose deux ans plus tard pour ma fille. J’ai été accompagné par une sage-femme dans une relation qui prenait son temps, dans de un climat de confiance. Ce fut des moments inoubliables évidemment, mais très doux. comme mon fils est né in peu prématurément, j’ai dû aller à l’hôpital, mais la sage-femme était là pour nous accompagner et faire connaitre nos choix à l’équipe médicale. heureusement!
    Je te souhaite de vivre sereinement les événements à venir, en prenant bien soin de t’adapter au besoin. Profites-en, vis pleinement cette expérience unique!

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