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De colère et d’espoir

Voilà que notre société traverse une vraie crise. Une crise d’identité. Deux visages: d’un côté la jeunesse qui a soif de véritables changements, une jeunesse qui se donne le droit de rêver à un monde véritablement équitable, à une société qui prendrait les moyens d’incarner ses valeurs jusque dans ses institutions et dans ces choix politiques. De l’autre côté l’establishment politique, Libéral mais au-delà, qui ralie une partie de la masse ‘bien pensante’ de la population qui trouve maintenant que les étudiants exagèrent. Certains événements et éléments sensasionalistes évacuent trop souvent l’essence même du débat: le choix de société qui se pose, à savoir la gratuité scolaire ou pas. À la lumière du rapport Parent produit il y a plus de 35 ans, la gratuité scolaire n’est pas un caprice, c’est l’incarnation d’une valeur profonde de justice sociale. La gratuité scolaire est un idéal à atteindre, comme la gratuité des soins de santé. À tous ceux qui pensent encore que la scolarité doit être payée à ‘son juste prix’, je rappelle le danger d’ouvrir le débat à la fin de la gratuité de notre système de santé, où les problèmes de gestion et de financement sont les mêmes que dans l’éducation. Voulons-nous vraiment d’une socitété qui où le capitalisme et la recherche de profit dicte nos choix en matière de santé et d’éducation? Il me semble que c’est vraiment loin des valeurs des Québécois, et d’une majorité de Canadiens.

Ébullitions

J’ai suis très émue de voir les manifestants hier qui occupent le parc devant La Tour de la Bourse de Montréal, rebatisé Place du peuple. Un sentiment de voir se concrétiser des années de frustration, de colère, de sentiment d’impuissance. Enfin sentir que toutes mes réflexions et ma philosophie était partagée par un plus grand nombre. Je souhaite voir grandir ce mouvement, prendre en maturité, en profondeur et en sagesse (c’est déjà la voie du mouvement). Je souhaite voir éclore de nouvelles façons de faire. Je souhaite voir naître plusieurs projets issu de ces réflexions. Dans la mouvance, plusieurs documentaires sortent avec un sens du timming presque parfait: République, de Hugo Latulippe, Surviving progress de Mathieu Roy, et Trou story de Desjardins et Monderie.

Si les choses s’étaient passées autrement, j’aurais aussi un projet en ligne à propos de consience écologique. Mais voilà, la vie amène des circonstances qui changent parfois le cours des choses. Mon projet est en dormance (mais pas moi, heureusement!), il sommeille et attends de murir pour voir le jour. Faire des projets créatifs, c’est long. Faut s’armer de patience, de courage et de détermination. Il faut y croire, en dépit de tout, il faut se préserver soi-même, et savoir attendre le bon moment. Je parle de quoi déjà? De mon projet ou de la révolution en marche?

Ceci dit, je me sens en ébullition en ce moment. Je vibre de joie de voir ces mouvements sociaux s’aligner. Je suis fascinée par la scéne politique nationale et internationale qui craque de partout. Mais
à petite échelle aussi, je prépare plusieurs projets, je suis sur plusieurs comités, engagée et impliquée. Vivante.

(Re)trouver sa voie

Sur le fil d’une année revivre le film. Pas à pas, les mots me manquent. Je cherche, je trouve, et pas tout le temps. J’ai longtemps cherché au mauvais endroit. Tout était là, et pas moi. En laissant de vaines quêtes m’alourdir, je me suis coulée moi-même. Enlisée dans la peur, le plus grand ennemi à nous-même. De mes cendres, je peux revenir au soleil. Un peu plus usée, mais plus sûre aussi. Des certitudes, la seule possible est qu’il n’y a pas de certitudes. Les silences achettés à prix d’or. Les leçons de l’échec. La haine en vrac. De la petite haine rouillée. Comme on dit: tiens il fait frais dans mon coeur, je vais mettre une petite haine.

Des insultes murmurées, si nocives car elles consument notre intérieur. Des insultes tournées vers soi, la pire des armes sournoise et douce. L’envie de ne plus rien. Le gris qui s’abat trop longtemps sur les paupières, puis le sommeil. Les circonstances de la vie où tout le sombre vous arrive par bourrées. Les petites attentes déçues, les grandes déceptions qui se répètent encore, le moral au plus bas, l’espoir en canne, les drames quotidiens qui virent au mauve, la colère de l’insolvable. Puis la vie nous rattrappe, et les phares s’éteignent. Le phare des aïeux maternels, en souffrance et en agonie depuis trop longtemps par manque d’amour, avec un désir de mort lascinant qui l’encombrait. Sa douce lumière qui ne clignote plus, qui a cessé à l’été. La mort comme une libération pour elle. Le deuil. L’attente. L’attente du temps qui passe et qui guérit. Le réveil enfin, avec la lourdeur de savoir qu’il faut vivre ses deuils, tout ses deuils. Puis chercher la source vitale, la seule issue possible: trouver sa joie. Elle est toujours au bout du chemin, à vous attendre. Elle se trouve là où on (re)trouve sa voie. Et sa voix. Voilà où j’en suis.

Laisser partir Ernestine

Ernestine était une femme courageuse, d’une grande douceur et d’une infinie gentillesse, mais avec dotée d’une détermination qui fut une arme pour passer à travers les épreuves de la vie. Née à Philippeville en Belgique en 1921, d’un père militaire, elle a eu la chance d’avoir une bonne éducation comme pensionnaire ‘fille de miliaire’. Elle y a vécu sept belles années, où elle appris à écrire en français d’une belle écriture soignée et artistique, elle y a appris la cuisine, l’art ménager et comment bien tenir un budget, la couture (plus tard, elle apportera de l’argent au ménage en faisant des travaux de couture, de vêtements pour enfants), elle aura aussi appris le dessin au pastel au pensionnat, – art qu’elle pratiquera toute sa vie, elle nous laisse une impressionnante collection de dessins de nature morte aux douces couleurs -. Elle nous racontait parfois des épisodes de cette vie de pensionnaire, où elle écoutait en cachette des disques de Tino Rossi en faisant de la couture. Je pense que ces dernières années en résidence lui ont probablement rappellées la période du pensionnat du début de sa vie.

Toute jeune femme, elle a vécu la 2e guerre mondiale depuis sa Belgique natale. Elle avait un peu enfoui la terreur de la guerre en elle, résignée. Elle me racontait souvent que son père Ernest avait entendu à la radio, la nuit, l’entrée en guerre de la Belgique. Il avait alors annoncé d’une voix blanche: ‘C’est la guerre les enfants, rendormez-vous’. Elle se souvenait aussi clairement du clocher de la Collégiale, l’église de Nivelle, abattu par les Allemands. Elle me disait souvent avec fierté: ‘on a jamais eu faim pendant la guerre, Maman (Adèle) marchait tous les jours des kilomètres à pieds pour aller nous chercher à manger, et nous avons mangé tout l’argent du café de mes parents pendant la guerre. (ses parents avaient un café à Nivelle)’ Des années de peur et d’angoisse, surement, qu’elle su masquer par une grande joie de vivre et un rire cristallin. Chacun sa défense, et Ernestine s’est réfugiée dans l’amour et la beauté des fleurs.

Elle a rencontré son grand amour, Ferdinand, pendant la guerre. Un pari sur la rue ou dans le tram, mon grand-père est venu l’aborder. Ce fut le coup de foudre, l’amour fou. Quand on regarde des photos de l’époque, on comprends, ils étaient si beaux tous les deux… Ils se sont mariés en 44, avec des alliances de fer blanc vu les conditions difficiles de l’époque. Ernestine a donné naissance à deux enfants les premières années de mariage: Jean-Claude et Myriam. C’est en 1952 que la petite famille prend la route du Canada, pour y trouver des meilleures conditions de vie. Mon Grand-Père espère alors avoir une ferme, peut-être en Alberta. Ils arrêteront leur route au Québec à Saint-Joseph de la Rive, déjà bien loin de la Belgique natale et de la famille d’Ernestine.

Elle ne l’aura jamais dit car elle ne se plaignait jamais, mais l’immigration fut sans doute très difficile pour Ernestine. Loin de sa famille et des amis, c’est la rigueur de l’hiver, la glace et la neige, qui furent la plus grande épreuve. Mais Ernestine savait que la qualité de vie et les conditions de travail au Canada n’auraient pas d’égal en Belgique. Mon grand-père a trouvé une bonne situation à l’usine CIL de McMasterville, et ils ont pu s’achetter une jolie maison avec des arbres, un potager et de grands pareterres de fleurs, rue Sirois. Elle était très fière de cela. Mais c’est surtout l’arrivé de la petite Nicole en 1954 qui allait amener une grande vague de joie à Ernestine. Elle adorait les bébés, les enfants. Elle m’a d’ailleurs ensuite littéralement couverte d’amour, moi son unique petite-fille.

Ernestine a eu une belle vie, et elle savait la savourer. Elle aimait rire, et son Pilou ne cessait de la taquiner. Elle adorait ses petits tours, ses jeux de mots, ses chatouilles, ses calins en rigolant. Mon grand-père ne pouvait pas quitter une pièce sans qu’elle réclame d’un ton faussement autoritaire, haut et fort (de fille de Militaire): ‘mon bec!’. Bonne cuisinière, elle a partagé cette passion et cette belle gourmandise. Sans faire d’excès, elle aimait les bons petits plats, les bons vins et les bonnes bières, les repas en famille. Ma mère me racontait que lorsqu’elle était petite, sa Maman amenait la friteuse en camping à la mer, où ils partaient en vélo! Ernestine a eu tellement de beaux moments, de rigolades, de traditions avec la famille et amis au fil des ans.

Mes grand-parents ont eu la chance de beaucoup voyager, ils retournaient souvent en Europe, pour visiter la famille, son frère Jean, ses soeurs Juliette et Gilberte et leur familles. Ils ont pu faire de beaux grands voyages dont Ernestine parlait parfois quand elle était encore en forme. Elle avait adoré son voyage au Portugal, où ils avaient dormi chez l’habitant. Elle parlait encore de la Grèce et de la Crête. Elle me disait parfois avec passion: il faut que tu voies le Monastère des Météores, c’est tellement beau! Elle avait la qualité de s’émerveiller devant les beautés du monde, d’être reconnaissante du bon et du beau. Encore la semaine dernière, nous nous sommes assises ensemble dehors, et en voyant les feuilles si vertes du grand érable, elle disait avec la même fraîcheur enfantine: ‘C’est beau!’.

Elle a traversé la vie avec son rire qui cascadait derrière elle, même si elle ne riait plus lors des dernières années sans son grand amour. On se souviendra d’eux ensemble, encore amoureux à un âge très avancé, marchant main dans la main, avec des regards tendres et des yeux doux l’un pour l’autre. D’elle on retiendra ce rire légendaire, cette bonne humeur et cette sociabilité incroyable malgrés ses problèmes d’audition amenés par la viellesse. Sa grande tendresse, elle paraissait dans ses gestes, dans son ouverture et sa générosité pour les autres. Ernestine était toujours auprès de son cher Ferdinand pour l’épauler sans relâche dans sa vie, elle l’a toujours encouragé dans son travail de Maire de McMasterville, et dans toute son implication communautaire dans la région de la Vallée du Richeulieu des années 70 à 90.  Ernestine partageait son homme pour qui l’engagement communautaire était un credo, même si je pense qu’elle aurait préféré l’avoir pour elle seule plus souvent! Mais je sais qu’ils ont eu tellement de bon temps, entre les soupers communautaires et dansants, les parties de golf où elle conduisait le caddy, les soupers de l’âge d’or, les activités du groupe de Bénévolat de la Vallée du Richelieu. Et leur rendez-vous hebdomadaire du samedi soir qui était sacré, le souper au restaurant. Parfois chez Dan Vito ou Au Il Martini, où ils faisaient partie de la famille. Il semble que partout où mes grands-parents passaient, ils étaient aimés.

Cette femme si douce et généreuse, cette fontaine d’amour maternel, et est train de partir. Elle aurait eu 90 ans cet automne. Mais détrompez-vous, elle n’est pas morte de vieillesse, elle est morte de chagrin d’amour. Elle aura vécu, ou survécu, 4 ans au départ de son tendre époux, Ferdinand Borremans. Son coeur pur était solide, même au chagrin, elle aura résisté 4 longues années où elle nous répétait sans cesse qu’elle s’ennuyait tant de son Pilou.

On meurt comme on a vécu. Ma belle Marraine est si douce, gentille et pure, est en train de s’éteindre tout doucement, sans bruit. Ses yeux d’amour qui s’ouvrent encore sur son bleu aquatique presque turquoise. Ce regard si pur, si chargé d’amour, elle m’a couvé avec ce regard tant de fois depuis ma naissance, avec toute la lumière de son coeur qui brillait dans ses yeux, jusqu’à son lit de mort. Elle est fatiguée, elle peut se reposer en paix. Je l’emporte avec moi, dans mon coeur et mon âme, pour toujours, jusqu’à ma propre mort.

Désobéissance

« La désobéissance est un acte tellement difficile à réaliser que l’histoire n’a jamais cessé de mettre en avant les individus, célèbres ou inconnus, qui ont osés l’assumer. Ceux qui ont su se dresser contre les régimes totalitaires et les politiques ségrégationnistes sont autant de héros du monde moderne. La désobéissance est un acte individuel qui tire sa force de la capacité des hommes à oeuvrer en commun. La désobéissance ouvre la voie à la résistance collective. En ce sens, elle est un danger pour tout pouvoir qui abuse de son autorité. Voilà pourquoi la désobéissance, en ce qu’elle conteste des règles établies est considéré comme une infraction consciente et volontaire. À ce titre, tout contrevenant se confronte à une répression qui peut être violente et implacable. » Le jeu de la mort, documentaire de Christophe Nick

Ce documentaire a été diffusé l’an dernier à la télévision française. Il questionne le rôle de la télévision dans nos vies. J’hésitais à le regarder, l’associant à une émission sensationnaliste. Mais j’ai été fascinée et effrayée par ce que j’ai découvert. Mais pas surprise.

Attentes

Je suis tellement frustrée et déçue. J’ai beaucoup de colère aussi. Nous désirons un enfant depuis plusieurs années. J’ai appris au printemps dernier que j’ai un problème de fertilité, comme tant d’autres femmes de 36 ans. J’ai commencé des traitements d’acuponcture, des traitements d’hormones. Puis, on se pose la question sur l’In-Vitro. Est-ce que cela correspond à notre éthique? J’ai écarté cette possibilité d’emblée, certaine que d’autres méthodes pourraient marcher. Face à l’échec, il me semble je n’ai pas le droit au découragement, et pourtant. Je songe maintenant à l’In-vitro, mais j’ai toujours des doutes. Suis-je prête à faire face à la possibilité très sérieuse d’avoir des jumeaux?

Et si j’abandonnais l’idée d’avoir un enfant, tout simplement? Ne pas être mère n’est pas un drame, n’est pas si grave (dis-je pour me convaincre). Pourquoi je tiens tant à avoir un enfant? Je n’ai pas de réponse. Ce n’est pas rationnel. Je ne sais pas du tout pourquoi. En fait, je pourrais sortir 36 000 raisons. Mais toutes ces photos de maman-bébé tartinées dans facebook me donnnent la nausée. Il me semble que toutes les filles autours de moi tombent enceinte. C’est tellement frustrant. La jalousie ne fait pas partie de mon vocabulaire, mais c’est quand même difficile de voir tous ces bébés autours de moi, toutes ces filles qui semblent tomber enceinte en criant ciseau.

Je suis épuisée. Je voudrais partir en Inde, partir en Thailande, partir en Afrique, pour 2, 3, 6 mois. Je voudrais me sauver de ma vie. Retrouver ma légerté, mon insouciance. Je me sens accablée par une situation politique et écologique désastreuse, et j’aimerais pouvoir cesser d’y penser. Je me sens prisonnière d’un projet qui avance trop lentement, avec son lot de difficultés et d’embûches qui me rendent la vie impossible. Je suis tellement absorbée par mon travail et le stress qui y est associé, que mon projet d’avoir un enfant est compromis. Je voudrais prendre une décidion tranchante pour avancer et voir clair. Il me semble que tout est flou dans ma vie, que je ne peux rien planifier. J’ai perdu le contrôle sur ma vie et je voudrais crier.

Réponse à un lecteur

Voici un mot trouvé dans ma boîte de messages. Il m’a fait sourire.
« Il est 4h30 du matin. Je ne dors plus. Il fait encore nuit, le soleil ne se lèvera que dans trois heures. Alors pour tuer le temps, je me dis, tien, je vais aller voir ce que raconte Yannou, voir si elle a retrouvé ça poésie, si elle a le cœur en fête ou quels sont ses états d’âme. Est-elle joyeuse? Est-elle mélancolique? Ou bien a-t-elle le goût de philosopher?
Non, rien de tout cela. Elle c’est égarée dans cette aventure pseudo écologique et environnementale dont un tas de gens s’occupe déjà dans une cacophonie monumentale et dans laquelle, d’autres gens se frottent les mains en spéculant sur les milliards que cela va leur procurer.
Peut-être un jour, retrouvera-t-elle la sagesse et reviendra-t-elle avec plein de belles choses dans la tête et dans le cœur.
À bientôt chère Yannou. »

Bonjour Anonyme,
Quel gentil mot, plein de sagesse et de perspective. Il me fait sourire, en ce matin de janvier 2010. Alors que je me prépare à faire enfin ce projet écologique si important à mes yeux. Oui, il est vrai, beaucoup de gens se préoccupent des problèmes écologiques, mais peut-être est-ce parce que c’est très important. Et je me promet d’y mettre de la poésie et de la beauté. Alors, tout le monde gagne au change. Je ne suis jamais loin de moi-même lorsque je fais de la création, que ce soit pour un sujet documentaire ou pour un essai. Il faut dire que je trouve le documentaire très poétique. Enfin, il peut l’être. La poésie est partout, la perspective aussi. Suffit de la voir. Et pour la voir, il faut simplement regarder vraiment, et respirer aussi. Profondément.

Automne

Il fait frais. Nous avons rentré les plantes qui ont passé l’été sur la galerie. Les géraniums sont contents de retrouver la chaleur. Sur Google street view, j’ai été voir notre ancienne maison de la banlieue nord. Je suis heureuse de découvrir que les nouveaux propriétaires ont fait doubler le jardin de fleurs devant la maison. Je m’ennuie de mettre mes mains en pleine terre. Notre appartement est parfait pour nos besoins, mais jardiner me manque. Mes plantes en pot et mes nombreux bacs à fleurs ne sont pas parvenu à vraiment satisfaire mon envie de verdure. J’aime voir mes plantes grandir, mes fines herbes s’épanouir, mes fleurs courir sur des folles distances, mes lierres grimper. Maintenant heureuse en ville, je rêve d’une maison de campagne!