J’ai soif de mots rompus sur ma peau
cachés là au creu de l’oreiller d’automne
à tout rompre – même la nostalgie
Dans l’adoration d’une saison d’orage, de vent et de feuilles fières
J’ai soif de ta bouche abreuvée à ma source
sur les parcours des marques sur l’épiderme
Là où l’hiver commence à se faire câlin
et mes paupières se ferment sur tes mains chaudes
J’ai soif de vérité coulée entre les muscles
entre nos draps partagés et heureux
pour le temps qui s’étire félin
entre les rayons doux que nous offrent les nuages
J’ai soif de ta main ample posée dans mon dos
au détour d’un chemin dans les parcs ombragés
ta main qui devient musique en sillonnant mon corps
dans l’archipel des songes que je t’offre en retour
J’ai soif de nos venins de tendresse
Indomptables désirs chargés de soupirs légers
Nos vêtements épars abandonnés et sereins
Épanchés à la source de la vie