Révolution

Extrait de texte à paraître (Planète rebelle, printemps 2006)

Il se détruit, l’homme, et il le sait à peine.
Mais qui suis-je, moi, pour lui dire, lui répéter STOP arrête merde arrête
Tu ne vois pas que tu avales ce qu’il te reste de la beauté du monde comme un glouton qui fast-food le raffinement de ce que nous sommes, tu violes-absurde ce qui nous sommes.
Bordel! Mais combien de temps encore nous reste-t-il vraiment?

L’auto-destruction est amorcée, elle s’appelle capitalisme et tout le monde l’applaudit.
Quelques foules éparses
Ici et là
Essaient de dire un peu plus haut ce bordel de merde qu’on fou partout
Mais c’est comme un cri dans un salon
Une attente inutile
Pendant que les grands s’organisent
Nous organisent
En nous traitant de pacifistes – comme on dirait « inoffensifs »

Insultés?
Même pas
Les foules bigarrées de non-satisfaits que nous sommes
Sont disparates
Diluées dans les causes nombreuses
Qui nous unissent et nous séparent
Car nous sommes tous de la même chair
Et nous serons poussière bien vite ensemble.