Le fil rouge

Ma vie est plus que jamais tartinée de coïncidences. Alors plus rien ne m’étonne. Je reçois un courriel de mon éditrice la semaine dernière: « J’ai lu tes textes. J’ai été très touchée pour plusieurs d’entre eux. L’écriture est finale. Il va rester à les organiser en tissant un fil rouge. » Hier, rencontre avec des producteurs pour le développement d’un gros projet télé que je prépare. Les mots exacts du directeur de la boîte: « Tout est là, le matériel est très fort. Reste à trouver le fil rouge avec lequel tu tisseras tout cela. » Les mêmes mots, exactement. Est-ce que c’est une expression à la mode, ou quoi? En attendant, moi je me faisais taxer de couturière du multimédia il y a quelques semaines. C’est un complot, ou quoi?

À voir aujourd’hui sur Silence, on court!

Mon dernier webzine en ligne dès ce soir sur Silence, on court!

« Le trio Devul: Les membres de Devul, Patrick Masbourian, François Péloquin et René-Pierre Bélanger, ont une façon bien à eux de financer leurs films. Ne reculant devant rien Yannick B. Gélinas leur a arraché la vérité dans un webzine-enquête très révélateur… « 

Festival du film court de victo

Les événements culturels dans Montréal se succèdent et on ne les voit pas passer tellement il y en a. Actuellement c’est les Rencontres du documentaire, à ne pas manquer. Mais moi j’aime bien vous pointer un petit festival sympa, en région: le Festival de Film Court de Victoriaville. C’est tout plein de découvertes, des petits films chouettes bien choisis par Martin Morisette et son équipe, et c’est la fête. J’essaie d’y aller samedi. On se verra peut-être?

Action pro-Kyoto à Montréal

(communiqué d’intérêt public transmis par Élisa Belhache)
COP 11 pour tous : soyez au coeur de l’action pour l’avenir de la planète

Du 28 novembre au 9 décembre 2005, Montréal est l’hôtesse de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques – COP 11. Il s’agit du plus grand événement international depuis EXPO 67 : plus de 10 000 délégués de tous les pays et au-delà de 1000 journalistes en provenance du monde entier sont attendus. Au coeur des débats, le Protocole de Kyoto, ses applications, son avenir. Chaque citoyen est concerné et doit avoir la possibilité de se faire entendre. Mais par quel canal ? Par le biais du Projet mkyoto. Le Palais des Congrès de Montréal devient pour l’occasion territoire de l’ONU et il sera strictement réservé aux membres des délégations.

La Société des arts technologiques [SAT] a donc imaginé un moyen pour que vos messages se rendent à destination en initiant un véritable mouvement tectonique. Son objectif : faire valoir l’opinion publique à travers une technologie de pointe, soit le Panoscope 360°. Le Panoscope 360° est un dispositif de projection immersive interactif qui sert de support universel de présentation.

Dans cet environnemnt virtuel, chaque personne se trouve en contact avec une variété de messages qui permettent une communication vers de multiples horizons. Ce dispositif sera installé au Cool Canada Café du Palais des Congrès pourtoute la durée de la conférence. Il sera la seule fenêtre directe pour tous ceux qui voudront s’exprimer sur les sujets abordés : gaz à effet de serre, érosion des territoires menacés par l’augmentation du niveau de la mer, déforestation massive etc.

Pour vous adresser directement aux hauts dirigeants, visitez http://www.mkyoto.org et participez au mouvement tectonique en partageant une oeuvre, un message, une opinion, une solution. Ces messages seront regroupés sous forme de mosaïque, accessible pour tous sur le site internet et retransmis aux dignitaires grâce au Panoscope 360°. Soyez certain d’être vu et entendu!

Le projet mkyoto a été mis sur pied par la Société des arts technologiques de Montréal en collaboration avec le ministère de l’Environnement afin d’offrir une tribune unique aux jeunes Québécois soucieux de l’environnement…et de l’avenir de la planète.

www.mkyoto.org | www.panoscope360.com

Sagesses et réflexions

Je tiens les rennes de ma vie bien en main, avec une souplesse pour laisser du lousse quand il faut. Comme si j’avais soudainement bien saisi comment tenir fermement, mais avec le bon mou-slaque pour ne faire mal à personne. Ni aux autres, ni à moi. Le roseau qui plie sous le vent sans briser, vous savez? Ahhh, quelle satisfaction cette trentaine toute jolie et pleine de possibles magnifiques. Et l’homme de ma vie m’apporte encore davantage en ce sens. J’admire sa grande capacité à réagir à la vie avec sagesse et discernement, à prendre le recul nécessaire en moment opportun. Il pratique l’art de la dédramatisation, rôle parental oblige. Il me dit que nos deux ans d’écart font la différence. Je souris. Tu sais, mon amour, j’ai rencontré plusieurs hommes beaucoup plus âgés que nous et qui n’avaient pas toute cette sagesse! – Ce fut jadis ma spécialité: sortir avec des hommes beaucoup plus âgés que moi. –

Ce qui me conduit à un deuxième sujet en un seul billet: le passé. J’admire autre chose chez mon amoureux: il ne me barbouille pas son passé dans la face. Des bribes, des anecdotes, des grandes lignes importantes et fondatrices. Il répond à mes questions de femme curieuse, intéressée à lui. De mon côté, j’ai l’impression de vider mon sac de façon négative. J’ai cette impression désagréable de lui faire du ménage sous le nez: je régurgite des mottons de mon passé, des bouts difficiles, je raconte des moments où je suis presque encore offensée. Moi qui croyais mes placards bien en ordre, je vois bien que je n’ai pas tout classé de mes histoires du passé. Je lui parle de ce ‘problème’ (qui ne semble pas l’incommoder), sa réponse: « moi j’ai tout dit sur mon blog ». Ben oui, c’est sûr. Mais pas moi. Est-ce que de vous raconter mes turpitudes de mes frustrations passées pourrait me libérer? Est-ce maintenant trop tard pour me lester ce poids incommodant de mes silences passés sur des situations difficiles, sur mes mensonges à moi-même, sur mes hypocrisies de femme idéaliste complètement dans le champ à certaines périodes de ma vie? Joss me dit qu’il m’a déjà « brassé » par rapport à ces moments où je m’enlisais dans ma relation vaseuse avec S, mon ex-cinéphile. Mais j’ai tout oublié des remontrances de Joss. Pourquoi? Parce que je savais complètement être dans la mauvaise voie avec S, le rendre aussi malheureux que je me rendais malheureuse. Ma conviction d’être dans le tort à cette époque était aussi forte que ma conviction actuelle d’être absolument dans le bon chemin maintenant. Mais j’étais pétrifiée, « enlisée dans une mer de cordes au cou », j’ai déjà écris.

Est-ce que d’écrire tout cela ne fait que remuer la vase, où est-ce vraiment bénéfique? En tout cas, je ressens ce matin un besoin de l’écrire, alors je l’écris. Simple. Pourtant, j’étais convaincue d’avoir tout réglé ce passé dont le dernier chapitre s’était conclu en janvier dernier alors que S quittait enfin mon appartement. Nous n’étions plus un couple depuis plusieurs mois, mois de colocation interminables, douloureux et lancinants. J’ai vécu ensuite un agréable renouveau dans ma vie, et un besoin marqué de passer à autre chose, de me lancer dans le travail, de ne pas parler de mon passé, de vivre autre chose. J’avais l’impression de n’avoir été qu’une longue plainte pour mes amis tout au long de la relation avec S, tout au long de ma relation précédente avec D. Alors j’avais besoin de silence sur les difficultés traversées, sur les absurdités que je m’étais infligée en demeurant avec ces hommes incompatibles avec moi.

Depuis que j’ai débuté ce blog en février dernier, je n’ai pas dit un mot sur mes histoires d’ex. Ni sur S, ni sur D (ma vie partagée avec ces deux hommes équivaux aux six dernières années de vie de couple vécues avant ma joyeuse année de célibat). Je n’ai pas dit grand chose sur ma vie émotive de toute façon, jusqu’au jour où je suis tombée amoureuse à nouveau, de cet amour foudroyant et définitif qui ouvre sur des vérités. Alors j’ai ouvert mon livre, mon jeu et mes sentiments ici. Simple, libre, clair. Pourquoi? Je ne sais pas exactement, mais c’est comme ça. Peut-être ce sentiment de faire partie d’une communauté, me savoir lue par vous, voir les chiffres du compteur marquer le 800 lecteurs hebdomadaire. C’est paradoxal, car je livre maintenant davantage d’intimité que par le passé, alors que j’avais moins de lecteurs. Mais j’ai apprivoisé mon espace virtuel, comme les lecteurs m’ont apprivoisé, peut-être? De toute façon, libre à vous de skipper les bouts qui vous ennuient, et libre à moi de partager une dernière fois ces situations de vie qui furent douloureuses*. Je sais qu’il y a des vérités et des sagesses à en tirer. Preuve: je ne pourrais pas savourer mon bonheur présent avec autant de délectation si je n’avais pas traversé ces mers de tempêtes dans des relations houleuses depuis trop longtemps…

* Ne vous en faites pas, il y eu de bons moments aussi dans ce passé avec ces hommes merveilleux, tout pleins de petits bonheurs, de beaux projets et de grands rires, mais ils n’étaient pas compatibles avec moi et nos divergences personnelles nous empêchaient d’apprécier la vie ensemble. Mais ceci est le sujet d’un prochain billet.

Film choc sur l’agroalimentaire

Film nécessaire de la documentariste Ève Lamont, PAS DE PAYS SANS PAYSANS aborde les problèmes causés par les OGM, les méga-porcheries et la stratégie productiviste mise de l’avant dans notre industrie agroalimentaire. Mort des petites fermes, pollution de la nappe phréatique, dangereuse monoculture du maïs, problème des quotas, empoisonnement aux pesticides, scandales à Santé Canada: tout y passe. Ce film m’a permis de comprendre pleins d’aspects capitaux des problèmes environnementaux et sociaux auxquels nous faisons face. Le film sortira le 18 novembre au cinéma Ex-Centris, à Montréal. Tournée en région à prévoir, pour sûr.

En attendant, j’ai l’honneur de préparer la bande-annonce de ce brûlot. Ma bande de 2 min, que j’espère assez choc, sera montrée dès jeudi (3 nov) sur les écrans d’Ex-Centris. Je vais discuter avec la gentille productrice Nicole Hubert (je ne suis pas tèteuse, là, elle est vraiment fine) pour savoir si je peux vous offrir ma bande en ligne, dès qu’elle sera terminée.

Tu as pris le train

6h30 am. Je ne dors plus depuis 6h00. Tirée du lit car ce billet en tête. L’écran me fait mal aux yeux. Les larmes viennent. Tout se replace, je fixe le blanc de l’écran sans ciller. Ça y est, je suis prête. C’est la suite de ce texte-là.

Nous arrivons en gare. Nous avons roulé longtemps avant d’atteindre le bout de l’Île. Toute une nuit, un siècle, une éternité. Suffisamment pour que j’oublie tout le reste. Je suis neuve, lavée. Je ne porte aucune amertume, aucun regret de ne pas être descendue aux stations précédentes. Je suis là, complètement, à m’imprégner du paysage magnifique, à boire la vie. Le Fleuve est large et fumant d’une brume chargée de mystères, les oiseaux volent haut. Je suis sereine, finalement, après tous mes détours, après le long parcours épuisant, souvent rempli d’espoir, trop souvent déçu. Je suis seule, enfin. Le siège près de moi fut occupé mais jamais vraiment habité. Ou si peu. Je suis contente d’être seule, forte. Forte et fragile, un peu plus mature de mes blessures, de mes attentes abandonnées. Encore jeune, plus belle que jamais avec mes rides au coin des yeux. Je vois mon reflet dans la fenêtre du train. La buée fait de jolies perles qui coulent en gouttes. Je souris. Je me replonge le nez dans mon bouquin.

Le train est à l’heure à la station. Bien ponctuel, tout le contraire de moi, tout le contraire de toi. Le ciel bleu de novembre est pur et haut, les feuilles jaunes encore humides, toutes pleines d’espoir. Les portes ouvertes attendent, t’attendent. L’air frais s’engouffre dans ma cabine, relevant ma jupe pour m’apporter d’agréables frissons frais. Chair de poule. Intuition. Intuition que je suis à un tournant de vie. Les portes béantes laissent entrer les sons de la gare. J’ai toujours adoré les gares. Lieux d’attentes, de possibles, de croisées, de destins qui s’accomplissent. Le bruit du train qui attend, patient et fier. La rumeur des passagers qui défilent, ceux qui entrent, ceux qui sortent. Je pense à cette parfaite métaphore de la vie. Nous sommes des passagers, toujours. Je ne me sens pas impatiente, je ne t’attends pas. Je ne sais pas que tu vas venir comme ça, que tu vas venir dans mon wagon, dans ma cabine, sur le siège voisin du mien. Mais la place est libre, à tout hasard. Je sais, je sais: il n’y a pas de hasards.

Tu arrives alors que le train se remet en marche, les portes se referment, la chaleur se réinstalle. Ta démarche est légère, ton sourire éloquent. Nous nous connaissons sans nous connaître. En fait, nous nous reconnaissons. Tu t’assois tout près de moi, après mon hochement de tête poli et invitant à te poser-là, tout près. J’ai levé mes yeux un instant de mon livre pour joindre mon regard au tien. Perçant ton regard. Des billes noisette d’une profondeur peu commune, d’une intelligence vive, où je décèle aussi l’amour pour les choses du sexe. Vlan, comme ça. Un regard brillant chargé de désir, déjà. Tout est là, dans ce regard. Dans le mien il y avait peut-être aussi un peu tout ça. Mais allez savoir ce que porte votre propre regard? Tu remarques mon livre. Je lis Bobin, la course folle. On y parle de passagers trop pressés, d’amour, de chevalier, de temps perdu à retrouver dans l’amour. C’est notre texte, à nous.

Le roulement du train nous berce. Le train réveille toujours en moi des siècles de désir endormi. Et toi tu es là, tout près, exactement au bon moment pour cueillir tout cela, pour te joindre à moi. Le timing est parfait. La place était libre, tu étais seul. Je sais que tu captes mon odeur. Je t’enivre déjà, je le sens. Je suis romarin, frais et vif, et je vais faire basculer ta vie, comme tu vas faire basculer la mienne. Ta tête penchée sur ton portable, tu écris. J’aime. J’aime le son de tes doigts souples qui courent sur le clavier. Je sens l’odeur de tes cheveux invitants, bouclés et soyeux qui touchent presque tes épaules. Je veux y mettre la main, caresser ta chevelure, puis la saisir pour basculer ta tête par derrière et plonger mon regard profondément dans le tien. Puis te mordre au cou. Mais j’attends.

Tu portes un manteau de cuir noir qui te donne un côté presque rebelle. J’aime. Ta joue est ronde, prête à être croquée. Tu me lance déjà le sourire définitif. Mâle. Franc. Direct. Tu te penches vers moi, tu m’embrasses, une nuit, un siècle, une éternité. Ce baiser est venu me prendre, au complet. Je me suis offerte, ouvrant tous les pans de ma vie, complètement, comme jamais. J’étais là et je t’attendais, sans le savoir. Ma vie était toute prête pour toi.

Le paysage défile, nous sommes le paysage. Nous descendons à la prochaine gare, promptement, dans la hâte de tout nous dire, de faire l’amour la nuit entière et les suivantes dans cet hôtel beige tout près de la gare. Nous prendrons le train encore souvent, ensemble, cette fois. Je t’ai trouvé, nous avons le temps, la vie entière, pour sillonner le monde de stations en stations, de ville en ville.

Élections municipales: Projet Montréal

Complètement blasée des discours creux (leur gros sujet: la propreté) de nos deux principaux candidats à la mairie de Montréal, j’avais décidé de ne pas aller voter. Mais c’est contraire à mes principes démocratiques. Mais que faire quand aucune alternative ne représente nos volontés? Je veux un Montréal vert, engagé auprès de sa population, qui prend la responsabilité de ses sans-abri et jeunes de rue, qui crée du logement social, qui pose des gestes concrets en matière d’environnement, de recyclage, de compostage, de création de pistes cyclables, de voies réservées, de CAM abordable, de tramway, de train de banlieue, d’urbanisme, de projets culturels viables, d’engagement durable économique, de politiques en matière d’éducation alternative, d’échanges internationaux, de civisme, d’aide à la population, d’assainissement des eaux, d’aménagement de nos berges. Et plus encore. Eh bien, j’ai trouvé! Un parti existe: PROJET MONTRÉAL. Le candidat à la mairie est Richard Bergeron. Mais diantre, pourquoi avons-nous si peu entendu parler de Bergeron et de Projet Montréal? Ça me dépasse, un peu. Ça me met en colère aussi. Maintenant, je connais une alternative. Je suis maintenant membre et je vous encourage fortement à faire de même (inscription au parti en ligne, seulement 10$ pour la carte de Parti). Et SVP, allez voter dimanche!